Kasaï Central : en 8 mois, plus de 120 femmes sont mortes de suite des accouchements

Dans la province du Kasaï Central, des chiffres de mortalité maternelle sont alarmants. Pour stopper l’hémorragie, le Programme national de santé de la reproduction (PNSR) a encouragé les femmes enceintes à recourir aux consultations prénatales et à s’abstenir surtout des méthodes traditionnelles d’accouchement.
21-Octobre-2020

Un rapport du PNSR qui concerne uniquement la province du Kasaï Central indiqué que plus de 120 femmes sont mortes de suite des accouchements entre janvier et août de l’année en cours. Les raisons de ces décès sont variées.

Pour mieux les cerner, le gouvernement provincial a installé, il y a quelques jours, à Kananga, un comité de surveillance des décès maternels. Cette structure sera pilotée par le chef intérimaire de la Division provinciale de la santé.   

Ce comité va analyser, entre autres, les causes des décès dus à la maternité, en vue de proposer des solutions appropriées. Mais dans l’entretemps, le coordonnateur provincial du PNSR, Papy Ntumba, pense qu’il est facile d’éviter des décès liés à la maternité en province.

Il a, à cet effet, encouragé les femmes enceintes à recourir aux consultations prénatales et à s’abstenir surtout des méthodes traditionnelles d’accouchement.

Au-delà des consultations prénatales des femmes enceintes, d’autres sources pointent du doigt des conditions d’exercice de la profession des sages-femmes dans cette partie de la République démocratique du Congo. L’on évoque la modicité de salaires ou primes des prestataires du corps médical qui crée un désintéressement dans leur métier. 

Une loi sur les sages-femmes initiée…    

Dans le souci de réglementer la corporation des sages-femmes en République démocratique du Congo, un député national vient d’initier un projet de loi en vue de mettre de l'ordre dans ce secteur. « Nous avons voulu que toute personne qui presterait dans ce secteur soit légalement reconnue. Ce n’est pas un laisser-aller où quelqu’un pose un acte, peut s’enfuir sans qu’on ait la possibilité de l’identifier. », a indiqué Eliezer Ntambwe, initiateur du projet de loi. 

Cet élu de Kinshasa met en avant plan les expériences douloureuses observées dans ce secteur et pense réguler les choses. « Et la loi que nous proposons a vraiment de l’innovation par rapport à cette actualité », a-t-il fait savoir.

Ce député prévoit de rencontrer le Secrétariat Général à la Santé afin d’enrichir davantage le texte et baliser la voie avant le débat général au Parlement. Une initiative qui a bénéficié d'un appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Cet organisme onusien met les moyens en jeu pour la redynamisation de l’association des sages-femmes au niveau national et un appui à la mise en place des associations provinciales.

L’UNFPA fait aussi le plaidoyer afin créer un environnement favorable à la profession de Sage-femme.
La mortalité maternelle à travers le monde reste très élevée.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En 2015, 303 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La majeure partie de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et la plupart auraient pu être évités.   

La République démocratique du Congo,  a le 6ème  taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde, avec 846 décès sur 100 000 naissances vivante.

 Dido Nsapu


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