La petite Rolly avant l'opération à Monkole le 9 juillet

Kinshasa : le triomphe de la solidarité pour la chirurgie de Rolly, née sans orifice anale

Journalistes, internautes, Fondation Kayotte se sont mobilisés comme un seul homme pour sauver la vie de la nouvelle-née et ainsi redonner le sourire à ses jeunes parents démunis, qui ne savaient à quel saint se vouer pour prendre en charge le coût financier de l’intervention chirurgicale.
12-Juillet-2021

Le 14 juin 2021 à Kinshasa, Trésor (père) et Bijoux (mère) sont heureux de la naissance de leur petite  Rolly. Durant leur séjour à la maternité dans un quartier de la périphérie de Kinshasa, ni les sages-femmes ni les médecins encore moins les parents ne soupçonnent un problème chez cette petite belle créature.

C’est de retour à la maison, une semaine après l’accouchement, que la mère de Rolly constatera avec stupéfaction que les scelles de son bébé sortaient par la voie vaginale. Dans la panique, elle fera appel à son époux, tous deux âgés d’une vingtaine d’année.

Surpris comme sa femme, Trésor et Bijoux vont retourner à la maternité pour poser le problème. La maternité va les recommander auprès d’un médecin. Ce dernier confirmera une malformation ano-rectale.

Des nuits blanches


Après cette confirmation, il faut absolument une intervention chirurgicale.  Le couple entame alors des démarches.

Dans deux grandes structures sanitaires de la capitale qui prennent en charge les femmes souffrant des fistules obstétricales grâce aux subventions, on leur a réservé une suite de non-recevoir. La prise en charge gratuite espérée n’est donc pas possible.  

Mais face à des nuits blanches provoquées par les douleurs de cette nouvelle-née, les parents ne baissent pas les bras.

Trésor est orienté vers un chirurgien-pédiatre dans une autre structure médicale de Kinshasa. Là-bas, c’est possible de prendre l’enfant en charge, mais il faut débourser 6 millions de francs congolais, soit 3 mille dollars américains. Fonctionnaire nouvellement recruté au ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, Trésor ne perçoit même pas encore un salaire. Il ne sait donc à quel saint se vouer pour réunir une telle somme.

Sa cousine Déborah lance alors un SOS sur Facebook. Notre rédaction va tomber sur la nouvelle. Ensemble avec une délégation du Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR/RDC), l’on va visiter cette famille, question de se rassurer de la véracité de l’histoire.

Ainsi, l’équipe va-t-elle entrer en contact avec un chirurgien-pédiatre du Centre Hospitalier Monkole où la facture donne 2.000 dollars américains.

L’intervention de la Fondation Kayotte Kabika

Le SOS des professionnels des médias membres du RJSSR alerte la Fondation Kayotte Kabika qui accepte de financer entièrement l’opération de Rolly. Le vendredi 9 juillet 2021, la petite va subir près de 4 heures d’intervention chirurgicale avec succès.

Actuellement, l’enfant est toujours hospitalisée pour un suivi médical. Et la famille a toujours besoin d’aide pour gérer les impératifs de la suite du traitement.  

C’est quoi une malformation ano-rectale ?

Les malformations ano-rectales représentent tout un ensemble de malformations congénitales définies comme l’absence d’orifice anal en place normale, nous explique Dr. Antoine Mboyo de Monkole. Le rectum (partie terminale du colon, juste au -dessus de l’anus) se termine soit par un cul-de-sac loin du périnée, soit par un trajet beaucoup plus étroit que la norme, appelé « fistule ».

Il peut donc y avoir une absence complète d’abouchement du rectum sur la peau du périnée (communément appelée imperforation anale), avec très souvent dans ce cas une communication entre le cul de sac rectal et les voies urinaires. Mais il est également possible, précise-t-il, de voir différentes localisations de « fistules » arrivant dans la vulve ou du vagin chez la fille ou bien vers le scrotum pour le garçon.

Un nouveau-né sur 5000 fait face à ces malformations qui n’ont pas des causes bien définies.

Altesse Makambo


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