Droits à l'avortement : la RDC plus progressiste que le Texas (USA)

Entrée en vigueur mercredi, la «Senate Bill 8» interdit à l'Etat de Texas toute interruption de grossesse après six semaines, même en cas de viol et d'inceste. Ayant ratifié le Protocole de Maputo, la RDC est aujourd'hui plus avancée que cet État américain qui a reculé.
02-septembre-2021

Pour des pro-avortements, c'est un grand recul dans la lutte pour les droits des femmes à disposer librement de leurs corps.  Signée par le gouverneur Greg Abbott, la «Senate Bill 8» est entrée en vigueur le mercredi 1er septembre à l'Etat du Texas, à la grande satisfaction des pro-life. 



Interdisant toute interruption de grossesse après six semaines de grossesse même en cas de viol et d'inceste, cette loi jugée trop conservatrice prône la règle dite du « cœur qui bat ». Elle met en avant l'idée selon laquelle à six semaines de grossesse, les battements du cœur de l’embryon sont détectables.

La loi consacre aussi une récompense de 10 000 dollars à tout citoyen qui va dénoncer ceux ou celles qui vont la violer. 

Pro-avortement, le président Joe Biden estime que cette loi viole la Constitution. 

« C’est une loi radicale qui viole de façon flagrante la Constitution », a-t-il réagi. 

Pour beaucoup d'autres pro-avortements, c'est la loi la plus conservatrice jamais adoptée sur le sujet. Dès lors, ils espèrent que la Cour suprême va l'invalider après recours. Cela, en référence à une jurisprudence en la matière. 

Quid de la RDC 

En 1973, l’arrêt Roe v. Wade avait entériné le droit des femmes à disposer de leurs corps et à se faire avorter, au niveau fédéral. Selon cet arrêt, le droit à l’interruption de grossesse s’inscrit dans le cadre de la protection de la vie privée prévue par le 14e amendement de la Constitution américaine.

En RDC, si le code pénal condamne sans exception tout acte d'avortement, le Protocole de Maputo, une charte africaine à laquelle le pays a adhérée depuis 2008, autorise l'avortement en cas de viol, inceste et toutes autres raisons thérapeutiques pour préserver la santé et la vie de la femme. Ces cas d'exception ne sont pas limités par la durée de la grossesse. 

Les femmes peuvent toujours bénéficier d'un avortement sécurisé jusqu'à 22 semaines de grossesse, selon des spécialistes. 

En matière des droits d'accès aux soins complets d'avortement, l'on peut dire que la RDC est aujourd'hui plus progressiste que le Texas. Ces avancées se matérialisent un peu plus depuis décembre 2020 par la signature par le ministère de la santé des normes et directives pour les soins complets d'avortement axés sur la femme. 

Socrate Nsimba


Commentaires

  • EM

    Emmanuel Kazige

    02/09/2021

    C'est bon cette avancée parlée pour la RDC. Mais la compréhension n'est pas dans le chef de toute juridiction et surtout que quand c'est pas encore découler en loi, la l'attitude prônant l'ultime conviction du juge demeure. La le juge en tant qu'un membre de la communauté congolaise avec des normes sociales et coutumes qui entourent le phénomène ne va pas facilement faciliter ce rendez-vous de matérialiser ce rêve de l'article 14 du protocole de Maputo. C'est le grand défi alors. Pouvons-nous accéder à ce document signé par le ministère sur les normes et directives qui soit au niveau basique un outil de travail aux travailleurs en santé communautaires qui réfèrent les bénéficiaires aux structures ?

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