Ecole Saint Géorges de Kintambo

RDC: urgence d’enseigner l'éducation sexuelle complète aux élèves

Des vidéos montrant des élèves d’une école secondaire à Kinshasa en pleins ébats sexuels circulent depuis le lundi sur les réseaux sociaux, poussant leur chef d’établissement et le ministre du secteur de les exclure définitivement de l’école. Pire, de leur interdire tout inscription ailleurs. Les responsabilités ne sont-elles pas partagées dans cette histoire?
07-septembre-2021

Dans l’une de ces vidéos tournées à partir d’un téléphone portable, on voit ces élèves faire une ménage à trois. Dans l’autre, une fille en uniforme et un garçon sans uniforme. Tout se fait sans préservatif en plus.

Ainsi, les élèves identifiés dans la première vidéo ont été exclus, 5e des humanités littéraires  pour les garçons et 3e des humanités pour la fille, ont-ils été définitivement exclus de leur établissement, a fait savoir, devant les caméras,  leur préfet en présence du ministre l’Enseignement primaire, secondaire et technique. L’ordre est également donné à toutes les écoles du pays de ne pas les inscrire. Une décision radicale qui viole à première vue la loi sur la protection de l’enfant. 

Leur égarement suffit-il pour les priver définitivement de l’école ? Ces élèves n’ont-ils pas besoin d’une rééducation, surtout en matière sexuelle ? Ces évènements remettent sur la table l’urgence d’intégrer dans le programme scolaire, le cours de l’éducation sexuelle complète.   

Le cours d'éducation à la vie, moralisateur, enseigné actuellement aux élèves est obsolète et ne répond plus aux besoins des jeunes ni aux récentes évolutions technologiques.

Dans cette société nouvelle d'information, la censure est quasi désarmée. Des écoliers accèdent plus facilement à la pornographie et autres images et messages à caractère sexuel. Et certains ont tendance à les reproduire, comme ces élèves de Saint Georges. La moindre des choses à offrir aux  jeunes, c'est la vraie information sur l'éducation sexuelle complète.

« L'on nie de façon erronée que les jeunes garçons et filles ont des sensations et des besoins sexuels et qu'ils se débrouillent, parfois,  pour jouir lorsqu'ils les souhaitent. L'information qui doit leur permettre comment s'y prendre et se protéger devient nécessaire », avait déclaré il y a une année à santesexuelle.cd, Dr. Jean-Claude Mulunda, expert en santé sexuelle et reproductive.

Pour lui, l'éducation sexuelle doit avoir pour objectif d'informer les jeunes des risques afin qu'ils se protègent. Ces risques ne doivent pas seulement être liés aux rapports sexuels, mais aussi sur les abus, les violences sexuelles et toutes sortes d'informations déviationnistes. 

Les grossesses non désirées, les avortements clandestins, les violences sexuelles, les infections sexuellement transmissibles sont parmi les conséquences du manque d'une bonne information sur la sexualité auprès des jeunes. Des conséquences qui peuvent détruire l’avenir des jeunes. Tout comme la décision de les interdire de continuer à fréquenter l'école. 

Socrate Nsimba 

 



Commentaires

  • KR

    Kristel-Annie Kienza Kalemba

    07/09/2021

    Honnêtement je ne suis ps d'accord avec cette décision... Ce n'est pas du tout une bonne façon d'éduquer la jeunesse. Ces enfants en dépit de leur acte ignoble ils ont droit à une rééducation. l'éducation est sacrée. Humains qu'ils sont , ils ont droit au soutien moral surtout et leur faire comprendre les répercutions de leurs actes ( ils seront de parents eux aussi mais comment orienté leur enfants sur la sexualité ?) ils ont mal réfléchi en tout cas. Merci

  • CA

    Cathy Okuka

    07/09/2021

    Incompréhensible cette décision d'exclure et interdire toute inscription ailleurs pour ces élèves. Nous devons transmettre la bonne information sur la santé sexuelle et surtout la connaissance sur l'anatomie et physiologie de la sexualité. Il est important que cette information ou formation se passe dans les écoles par des personnes compétentes. Cathy Okuka Infirmière et présidente asbl Colibri Kimia

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