Kinshasa/Yvette: « Depuis que j’exige le préservatif à mon partenaire, je n’ai plus des infections récurrentes »

Célibataire, la jeune Yvette – 29 ans – ne supportait pas l’usage du préservatif pendant ses relations sexuelles. Mais après être tombé plusieurs fois malade, elle a décidé de toujours exiger le port du préservatif à son partenaire.
22-Juillet-2020

 « J’ai beaucoup souffert des infections sexuellement transmissibles. Au départ, j’ai pensé que cela était lié uniquement à la manière dont je faisais mes bains intimes. Jusqu’à ce que le médecin me conseille de porter ou d’exiger de mon partenaire l’utilisation des préservatifs », explique Yvette à www.santesexuelle.cd. Pour elle, l’usage de préservatif n’était pas prioritaire, tant qu’elle n'avait qu'un seul partenaire. « Et puis j’ai réalisé que tant qu’on n'est pas mariés, la fidélité peut toujours être volatile », explique-t-elle avec sourire.         

Comme Yvette, plusieurs jeunes congolais déjà en activité sexuelle sont réticents pour utiliser le préservatif. Pourtant, le port de ce moyen de protection contre les MST reste l’un des plus sûrs. « Le préservatif réduit à 99 % le risque des infections liées aux maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH sida. Mais il permet d’éviter aussi les grossesses non désirées », rassure le chef de staff des infirmiers de l’hôpital Santé Plus, dans la commune de Bandalugwa. Il est également chargé de sensibiliser les jeunes notamment dans la lutte contre les grossesses non désirées.

A Kinshasa, les jeunes débutent la vie sexuelle en moyenne à l’âge de 16 ans pour les filles, 17 ans pour les garçons, selon la Deuxième Etude démographique de santé (EDS 2013-2014). Ils sont, de ce fait, plus exposés à des maladies sexuellement transmissibles, faute d’informations adéquates sur l’éducation sexuelle et reproductive.

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Beaucoup négligent de se protéger lors des rapports sexuels. Seules les professionnelles du sexe se prêtent, en majorité, à cet exercice.

« Même ceux qui vont vers ces professionnelles du sexe ont une conscience bien élevée du danger qu’ils courent s’ils ne se protègent pas. Ce qui leur permet d’utiliser le préservatif », affirme le docteur Fortunat Kabongo. Mais, généralement, nuance-t-il, des jeunes ne portent pas de préservatif pour des partenaires habituels. « Même sur ce point, les risques des infections sexuellement transmissibles ou encore des grossesses non désirées existent toujours », prévient-il.

Le mythe du préservatif 

Ayant pourtant montré son efficacité dans la prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST), le préservatif est toujours confronté à des mythes qui freinent son utilisation. Patrick Maliani, assistant aux Droits de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) à l’ONG « Si Jeunesse Savait », fait remarquer que le faible taux du port des préservatifs est dû souvent au manque d'information sur cette méthode contraceptive à double fonction. Le préservatif a la fonction de protéger contre les infections mais aussi permet d’éviter les grossesses non désirées.

Pour lui, il y a des mythes qui entourent son usage. « Le lubrifiant du préservatif cause le cancer, il rend stérile, impuissant... Certains disent qu'ils perdent leurs pulsions sexuelles à cause du préservatif, l'orgasme n'est pas le même s'ils portent le préservatif », explique Patrick Maliani qui rencontre souvent des telles opinions lors des sensibilisations de jeunes pour le « port correct » du préservatif.

Dido Nsapu


Commentaires

  • BE

    Benoît Memba

    25/07/2020

    C'est un sujet très important que nous devons sensibiliser dans nos milieux, mais s'il y moyen on peut faire des séminaires et inviter les jeunes pour plus de sensibilisation

  • JE

    Jeremie Lungungu

    28/07/2020

    Je suis content de voir une telle publication qui à la fois informe et sensibilise la population sur le port de préservatif. Je vous prie de mener aussi des campagnes de sensibilisation sur terrain pour que d'autre jeunes soient informer car il y a trop de fake news sur le port de préservatif

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