Kinshasa : une étudiante et son condisciple traînent un professeur de l'UCC en justice pour « harcèlement sexuel »

Kinshasa : une étudiante et son condisciple traînent un professeur de l'UCC en justice pour « harcèlement sexuel »
18-May-2023

Le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa Matete a ouvert le procès opposant l'étudiante Valence Mubinini et son condisciple Hervé contre le professeur Albert Malukisa, doyen à la faculté des Sciences politiques à l’Université catholique du Congo(UCC). 

Ces deux étudiants accusent l'enseignant notamment de « harcèlement sexuel». Mais aussi d' « imputations dommageables, haine et aversion raciale, atteinte aux droits garantis aux particuliers, faux en écriture et usage de faux, trafic d’influence, association immorale et abstention coupable».

L'accusé a été entendu en homme libre. Le magistrat instructeur du dossier lui aurait demandé de produire les copies des travaux pratiques, interrogations et examens de deux étudiants qui disent avoir « échoué injustement».

D'après nos informations, le dossier n'évolue pas faute de ces copies qui ne sont pas encore présentées au parquet. Le professeur Albert Malukisa aurait déclaré qu’il ne serait pas en possession des ces copies, qui sont gardées, d'après lui, au secrétariat académique de cette université. Le secrétaire académique qui aurait été auditionné à son tour par le même magistrat instructeur, aurait promis de revenir avec le document dans quelques jours, en vain. Le parquet a envoyé une autre invitation au secrétaire académique.

En effet, ce dossier est bien connu par des autorités académiques de l’UCC. 
Les plaignants eux disent avoir subi un calvaire depuis le master 1. 

« Ce professeur s'est imposé president du jury en master 1 et en master 2 dans le but de clouer les deux étudiants. Ces enfants n'ont des echecs que dans ses cours. Il est doyen et titulaire de plus de 5 cours dans la même promotion et s'est fait nommer lui-même president du jury deux ans durant », renseigne la même source qui interpelle les autorités academiques qui sont au courant de cette situation depuis 2021 sans diligenter les enquêtes serieuses.

Mlle Valence par exemple dit avoir fait l’objet des avances sexuelles de la part de l’enseignant. Après son refus, l'enseignant a voulu lui régler les comptes sur le plan scientifique. La jeune dame attribue ses échecs deux années successives à son bourreau. 

Son ami et collègue Wembo Hervé, se dit lui, victime de leur amitié. A l’en croire, il aurait été pris pour cible par le doyen de la faculté des sciences politiques qui soupçonne une relation amoureuse entre lui et Valence.

Réplique

Le professeur dit n'avoir jamais eu des contacts privés avec l’étudiante Valence. « Je suis permanent sur le campus de Limete alors que cette demoiselle étudie sur le campus de Mont-Ngafula. L’UCC n’a jamais enregistré une plainte d’harcèlement sexuel de sa part. Où sont les témoins ? les preuves des appels téléphoniques ? ou des messages que je lui aurais envoyés ? », se défend-t-il. 

En ce qui concerne l’étudiant Hervé Wembo, il soutient avoir dénoncé la manipulation de ses notes (cotes) le 7 mars 2022, dans une correspondance adressée au recteur de l’UCC, le Révérend Abbé Léonard Santedi. Ce dernier avait révoqué un assistant de la faculté des scences politiques dont la culpabilité était établie. « Pendant son audition devant la commission disciplinaire que j’avais présidée, relate-t-il, l’assistant qui est son beau-frère avait reconnu qu’il avait agi de la sorte à cause de la pression de sa belle-famille ». 

Le 21 mars 2022, le président du Conseil d’administration, Mgr Fulgence Muteba, avait renvoyé définitivement un professeur à cause de cette même affaire. « C’est pour vous dire, Messieurs les Journalistes, qu’à l’UCC les actes immoraux ne sont pas tolérés ! Si on doit vraiment mériter la réussite, pourquoi les cotes d’un étudiant doivent faire l’objet d’une manipulation ? Pour n’avoir pas atteint les 2/3 de présence aux cours règlementairement exigés pour présenter une épreuve à l’UCC, les deux étudiants ont eu un vide dans l’un de mes cours. Mais au Parquet, on m’a demandé de leur donner des points. » 

Le professeur Malukisa dénonce ainsi un complot contre sa personne et une « instruction partisane surtout que monsieur Mubinini est conseiller au parquet. » 

Santesexuelle.cd


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